L'an dernier, déjà, en janvier, les images de désespoir de Haïti nous avaient ébranlés. La peur, la tristesse, la douleur étaient palpables au travers de nos écrans de télévision ou d'ordinateur. Aujourd'hui, ce pays, déjà fragilisé par son taux de pauvreté plus qu'alarmant est toujours en pleine tentative d'une potentielle reconstruction, si réelle construction il y a eu avant ce 12 janvier fatidique.
Il y a deux jours, à l'heure où certain(e)s d'entre nous dormaient encore, la terre a tremblé au large de Sendai au Japon, sur la côte Pacifique du Tōhoku. Là-bas, au pays du soleil levant, le jour était entamé depuis bien longtemps déjà. Et je me dis que, dans le malheur qui a touché cette île, ce fut sans aucun doute une chance. Le bilan de cette catastrophe d'une amplitude dite "exceptionnelle" sera très lourd, nous le savons déjà, mais je n'ose imaginer ce qu'il aurait pu être si le tsunami qui s'ensuivit avait surpris les Japonais dans leur sommeil...
Ce soir, au journal télévisé, encore et toujours des images d'apocalypse, comme au lendemain d'une guerre sans merci, qui ont succédé aux témoignages de personnes empreintes de cette dignité que seul ce peuple peut revendiquer. J'avoue sans honte que les larmes m'ont envahie face à cette maman qui raconte qu'elle a été obligée de lâcher le main de sa petite fille, lorsque la vague meurtrière les a malmenées. Plus encore quand dans ses yeux, j'ai pu voir une lueur d'espoir quant au fait de la retrouver vivante...
Oui, malgré cette menace nucléaire, comme une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes, les Japonais traversent cette épreuve sans précédent la tête haute.
Et moi, ce soir, je me sens blessée, triste et impuissante face au désarroi de ce pays qui a tant à nous apporter et apprendre de par ses valeurs que nous autres, Occidentaux, avons tendance à oublier...
Chaque minute est une minute d'espoir avec, au bout, la peur au ventre que tout sombre dans un chaos encore plus tragique.
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